Le ministre de l’Intérieur est actuellement en voyage aux Etats-Unis à l’occasion d’un sommet contre le terrorisme. Bernard Cazeneuve entend profiter du déplacement pour inciter les grands acteurs d’Internet et des réseaux sociaux à être plus réactifs dans la lutte contre les contenus terroristes.
Pour Bernard Cazeneuve « 90 % de ceux qui basculent dans le terrorisme basculent par le biais d’Internet » et le ministre de l’intérieur n’entend pas rester les bras croisés face à cette statistique alarmante. Celui-ci a donc prévu de rencontrer les géants américains de la Silicon Valley aujourd’hui, et ce afin de les inciter à être plus réactifs et plus vigilants face aux contenus incitant au terrorisme sur leurs plateformes en ligne.Le ministre de l’intérieur s’était rendu à Washington hier dans le cadre d’un sommet mondial de lutte contre le terrorisme. Il enchaine ce vendredi avec différentes entreprises de la Silicon Valley tels que Google, Facebook ou encore Twitter pour leur proposer « un vrai deal » afin de les inciter à retirer plus facilement les contenus problématiques.
Internet si central dans le processus de radicalisation ?
Internet et les réseaux sociaux sont le nouveau cheval de bataille de la Place Beauvau, qui entend plaider pour «que ce grand espace de liberté et de croissance ne soit pas un espace d’endoctrinement sectaire qui joue sur la vulnérabilité de nos ressortissants.»
Pourtant l’estimation sur le rôle d’Internet dans la radicalisation terroriste brandie par Cazeneuve a de quoi faire susciter quelques réserves. Selon Libération, celle-ci provient d’un rapport publié par le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam, qui s’est appuyé sur une étude portant sur 160 familles qui « ont décidé d’appeler le CPDSI pour se faire conseiller et accompagner ».
L’étude en question, publiée en novembre 2014, a déjà fait plusieurs fois parler d’elle, notamment pour ses passages insistant sur les similitudes entre des jeux vidéo tels qu’Assassin’s Creed et l’iconographie de la propagande djihadiste. La présidente du CPDSI avait d’ailleurs été reçue par la Commission des Lois au cours de la semaine dernière.